• Les lois de droits civiques

    La réprésentation originale de Jim Crow

     

    Les lois civiles, dites lois Jim Crow

    Les lois civiles sont un ensemble des lois qui définissent les droits et les devoirs, les intérêts et les rapports des citoyens entre eux.

    Si il y des dates qui marquent les esprits comme le jour de l’indépendance d’un pays, il y en a d’autres qui marquent les mémoires pour les avancées qu'elles ont permises, l'égalité des races par exemple. Une des dates cruciales de l’histoire des États-Unis est l’abolition de l’esclavage en 1865 qui, paradoxalement, a marqué pour la communauté noire le début du combat pour l’égalité. Instaurés par un Sud revanchard, les codes noirs matérialisés par les lois Jim Crow ont débouchés sur la ségrégation et instauré un climat de terreur entretenu par le Ku Klux Klan. Les lois civiles sont appelées « lois Jim Crow » en référence au personnage fictionnel de la chanson de 1828 ‘Jump Jim Crow’ mettant en musique les tribulations de Jim Crow, un Noir du Sud profond. Jim Crow devint rapidement un terme générique pour désigner, de façon péjorative, les Afro-américains. Profitant du régime fédéral qui confère à chaque État américain une très grande liberté dans la façon de régir le statut de ses habitants, les onze ex-États sécessionnistes purent contourner la loi pour édicter des « codes noirs » à partir de 1876.

     


     

    Les lois interdisent par exemples :

    les mariages interraciaux et imposaient une séparation entre Noirs et Blancs dans les transports, les lieux publics, les établissements scolaires mais aussi chez les barbiers et lors des matchs de base-ball amateur (Géorgie), dans les spectacles de cirque (Louisiane), aux entrées des hôpitaux (Mississippi), dans les bibliothèques (Caroline du Nord) ou encore dans les cabines téléphoniques (Oklahoma). Les codes noirs de façon plus vicelarde vont aussi intervenir également sur le terrain des droits civiques et en particulier sur celui du droit de vote, entravé par de multiples tracasseries réservées aux seuls Noirs comme des taxes au bureau de vote, des tests d‘alphabétisation ou d’hérédité, des découpages électoraux tarabiscotés ; autant d’obstacles érigés dans le seul but de les décourager de voter et d’accéder aux postes de décision. Ne souhaitant pas revivre les années de souffrances enduré par la guerre de sécessions quelques années plutôt l’État fédéral ferma quand même les yeux sur ces pratiques par un arrêt de la Cour suprême qui, en 1883, avait déclaré anticonstitutionnelle, à 8 voix contre 1, la partie du 14e amendement interdisant aux États de pratiquer la discrimination raciale dans les hôtels, les trains et les lieux publics.

     

    Par Lucie-Adélaïde Thomas